Club de lecture BD – Octobre 2025
Silence. Quand les images parlent.
En ce mois d’octobre, le Club de lecture BD plonge dans l’univers fascinant des BD sans paroles. Pourquoi ce choix ? Tout a commencé avec Un océan d’amour, lu lors de la précédente sélection (coup de cœur du club et dont la critique est disponible sur ce blog). Pas un mot, juste des images… et pourtant, une histoire qui touche au plus profond. Ces BD montrent que les images peuvent tout raconter et éveillent l’imagination de façon unique. Trouver trois titres semblait difficile, mais l’abondance de merveilles a rendu la sélection délicieusement compliquée. Voici donc la sélection finale !
Quand j’ai froid / Valentine Choquet
Éditions de la Gouttière, 2024
Coup de cœur unanime du club !
Louise mène une vie solitaire essentiellement rythmée par ses études. Un jour d’hiver, elle rencontre sa voisine d’immeuble, une vieille dame dynamique et souriante qui a beaucoup d’histoires à raconter. Saison après saison, les deux femmes partagent des moments complices et des souvenirs qui se font de moins en moins précis.
Coup de cœur unanime du club. Très belle découverte d’une BD sans parole. Pour les membres du club, ce récit sans texte ne nuit aucunement à la compréhension de l’histoire.
“Des dessins assez dépouillés. Des traits modernes mais la petite vieille est tout en rondeurs (lunettes rondes, bonnet…) . Deux solitudes se rencontrent et des moments de bonheur vont émerger en retrouvant le passé pour l’une ou en construisant l’avenir pour l’autre.” – Martine
“Histoire et dessins tout en délicatesse sur un sujet difficile et émouvant !” – Marie
“Le passé est “sépia”, le présent en couleurs pastel. Un lien se noue entre Louise, étudiante solitaire et Andrée, une mamie qui a beaucoup à raconter. Superbe, tendre, émouvant. Pour matérialiser les souvenirs qui s’estompent chez Andrée, l’auteur a eu une idée géniale : effacer progressivement les photos de la vieille dame” – Jacqueline
“Très poétique, humain ! ” – Florence


Béatrice / Joris Mertens
Rue de Sèvre, 2020
Le jour où Béatrice emporte chez elle un sac à main rouge qui attire depuis longtemps son attention dans une gare, les portes d’un monde nouveau s’ouvrent à elle. Dans ce sac, elle découvre un album photos. Dans cet album, des photos datant des années trente, d’une femme et d’un homme visiblement amoureux. Béatrice va partir à la recherche des lieus fréquentés par le couple et petit à petit s’identifié à la jeune femme sur les photos…
Contrairement à la BD “Quand j’ai froid”, le scénario de “Béatrice” donne lieu à plusieurs interprétations. Pour certains membres du club, cela complique leur compréhension de l’histoire.
“Je n’ai pas accroché. L’absence de texte nuit à ma compréhension .” – Florence
“Lien des couleurs, l’héroïne est habillée en rouge, le sac qui est le lien de l’histoire est rouge mais le passé est gris. Importance des couleurs. C’est une histoire sans fin.” – Jacqueline
» Un récit fantastique muet dans un Bruxelles délicieusement désuet. Extrêmement bien maîtrisé. ” – Marie
» Des scènes de foule à répétitions en contrastent avec la solitude de Béatrice. Certains objets sont mis en évidence avec le rouge. ” – Martine
L’homme qui marche / Jirô Taniguchi
Casterman, 2021
On ne sait presque rien de cet homme. Il déambule, flâne, observe les alentours, se perd … Ce manga atypique, est un hymne aux plaisirs simple de la promenade. C’est avec “L’homme qui marche” édité par Casterman, que les lecteurs belges ont pu découvrir un auteur, Jirô Taniguchi, et une partie de la bande dessinée japonaise. Les membres du club sont partagés. Certains ont aimé, d’autres reprochent à ce manga de manquer d’actions. En effet, il ne se passe absolument rien. Et cela peut dérouter les lecteur·ices.
“J’ai aimé me laisser porter par le personnage qui marche, rêve… souvent accompagné par son chien.” – Martine
“Un homme qui marche dans la ville, fait des petites découvertes dans son quartier, réfléchit au temps qui passe. Récit imagé intimiste, calme, paisible… Apporte sérénité et paix intérieur. Mais on attend en vain que quelque chose se passe. ” – Jacqueline
“Histoire sans but, flânerie… Dommage qu’il n’y ait pas plus de pages en couleur. ” – Florence





